La nature a-t-elle vraiment du talent ?

Vous avez surement déjà entendu parler de ce processus créatif interdisciplinaire passionnant qui fait le lien entre nature, innovation et technologie : le biomimétisme. 
Respirez… Inspirez… Le biomimétisme englobe un ensemble de techniques qui s’inspirent de la Nature (mère ou père) pour créer de nouveaux produits, procédés ou encore des systèmes innovants. 

Observez… Reproduisez… Là encore, rien de nouveau sous le soleil d’hiver, si ce n’est l’ampleur de cette interdisciplinarité dans nos quotidiens.
Des études développées par l’Institut des Affaires de l’Université de Point Loma-Nazarene en Californie estiment que, d’ici 2025, le biomimétisme représentera plus de 300 milliards de dollars par an du PIB des États-Unis, intriguant non ?
 
Les exemples sont innombrables, dans tous les domaines économiques. Nous avons choisis de nous focaliser sur un secteur qui prend bien la lumière : la mode.Pourquoi la mode ? Parce qu’avec 4 voire 5 collections par an, un terrain de jeu de création intarissable, un observatoire sociologique et politique prospectif, des enjeux écologiques colossaux, la mode nous électrise autant qu’elle nous interroge.

© Séverine Bourgeois - Les Particules Obscures

Commençons par un peu d’Histoire

Et hop, petit saut dans le passé : en 1873, l’homme d’affaires américain Levi Strauss obtient le brevet pour perpétuer le fameux blue-jeans conçu à l’origine grâce à l’exportation d’un textile à base de papyrus. En 1935 on voit apparaître la première fibre synthétique commercialisée. Ce n’est qu’en 1980 que naitra la première microfibre anti-transpirante et imperméable. Bref vous l’aurez compris il y a eu pas mal de progrès dans cet univers qui déborde de découvertes plus innovantes les unes que les autres, apportant bien-être et confort pour le meilleur… et pour le meilleur ? L’envers du décor bien connu ? Consommation d’eau à outrance, utilisation de produits chimiques et de pétrole et placards blindés de vêtements inutilisés  : l’industrie textile  est l’une des plupolluantes pour notre planète…

Vous nous avez vu venir, le biomimétisme serait-il la solution idéale ?

©Unsplash - Julian Mora

Des algues pour réduire l’émission carbone ?

Une fibre textile à base d’algue – c’est le pari fou qu’a développé AlgiKnit !

Partageant les mêmes propriétés que le polyester qui est lui bien plus polluant, le varech à un très faible coût environnemental, il est peu onéreux et il absorbe parfaitement les pigments naturels. 

Et la bonne nouvelle c’est qu’AlgiKnit lance, en Caroline du Nord, des projets avec des marques mondiales pour bien débuter l’année. 
Encore des CreativeTechers… avec cette collab scientifiques X designers réussie !

Une fermeture qui s’inspire des champignons !

Des chercheurs de l’Université de Wageningen aux Pays-Bas inventent un dispositif auto-agrippant inspiré de la forme du champignon !

Cette innovation qui pallie l’endommagement des surfaces délicates des attaches classiques évite d’arracher les fibres que l’utilisation du Velcro, souvent surnommé « scratch », provoquait.
Le Velcro est aussi initialement un bon exemple de biomimétisme puisque c’est en 1941 que l’ingénieur Georges de Mestral a l’idée de recopier l’équivalent des fruits de bardane qui se collaient au pelage de son chien lors d’une promenade. 

Aussi efficace que son prédécesseur, cette imitation  de la nature élimine le bruit du scratch source d’inconfort auditif (pour certains, dont nous).
Cette découverte pourra sans aucun doute être appliquée dans de nombreux domaines en pleine effervescence comme le secteur médical ou la robotique toujours à l’affût d’une amélioration d’un concept. Elle sera également une touche supplémentaire d’élégance et de facilité d’utilisation de nos chaussures adorées (enfin … les stilettos à base de dispositif auto-agrippant en forme de champignon, on attend de voir)  !  

©Flickr

Des organismes vivants pour créer des vêtements ?

Suzanne Lee est une créatrice de mode et chercheuse au Central College of Art and Design à Londres. Elle nous propose une vision totalement futuriste qui mélange technologie, sciences et art (ah ah CreativeTechers, on vous a encore reconnus) en fabriquant des vêtements à partir de microorganismes ! 

En s’inspirant de la boisson kombucha, elle mélange des bactéries, de la levure et du sucre. Lorsque la surface devient solide, Suzanne Lee peut coudre pour donner vie à toutes sortes de vêtements.
L’auteur de ”Fashioning The Future : tomorrow’s wardrobe” travaille actuellement en collaboration avec des scientifiques afin d’améliorer et inspirer nos consommations futures, on a hâte de voir les prochains résultats  !

©Flickr - BioCouture, Suzanne Lee
Clara Daguin : un dialogue entre technologie et mode 

Clara Daguin combine ingénierie et raffinement pour donner vie à des vêtements d’une délicatesse impressionnante.

La designer fait appel à l’électronique en réalisant elle-même les circuits et en les accouplant à des savoir-faire traditionnels. Des flux lumineux tracent des sortes d’autoroutes sur la surface textile provoquant alors un étrange dialogue entre les énergies et la technologie, l’invisible et le visible.
La créatrice explique : « Ma collection, déclinée en lumières ou dans des matières réfléchissantes, illumine l’énergie qui est en nous« . 
Pour mieux comprendre ces nouveautés, on vous propose d’aller voir Fashion Geek une super web série documentaire, proposée par Artequi s’intéresse à la vision de la mode de demain et à ses créatrices/créateurs.

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