L’exposition Fake News en trois dimensions

Pour découvrir l’exposition Fake News : art, fiction, mensonge à la Fondation Groupe EDF, Creative Tech s’empresse de  vous convier, par le regard de trois oeuvres, pour une balade aux pays des fausses nouvelles.

Creative Tech se réjouit d’avoir participé au commissariat collectif de l’exposition, avec la merveilleuse équipe de la Fondation Groupe EDF, Laurent Bigot, journaliste, professeur et un des grands spécialistes du sujet des Fake News, des intervenantes expertes en médiation et des professionnelles du monde de l’art.

Notre parcours réflexif nous a amené tôt à penser le sujet, si vaste, des Fake News. Comment en manipuler la substance, passionnante, clivante et où il semble s’être tant dit ?

Pour éviter toute boulimie d’oeuvres et mener ce fameux parcours : Fabrication – Diffusion – Risques et remèdes – c’est encore dans le collectif qu’il a fallu puiser. Le groupe accouche d’une exposition aux multiples formats (vidéo, dessin, photographie, installations immersives, interactives, visuelles, …) et aux niveaux de discours qui s’entrelacent.

Les artistes, français comme internationaux, ont composé au rythme des fausses nouvelles. Nous avons même quelques oeuvres produites spécialement pour l’exposition, sous l’impulsion du commissariat collectif en quête d’oeuvres singulières avec la volonté d’embarquer de plus en plus d’Humains dans cette aventure ! Au fil de la visite, nous retrouvons aussi des informations prodiguée par des journalistes et professeurs, comme « c’est quoi une fake news ? » et « pourquoi on aime faire circuler des nouvelles sur les réseaux ? ». Retour sur cette excursion pluridisciplinaire au travers de trois oeuvres (bien qu’on vous assure que nous n’avons aucune préférence !) :

Fabrication avec G255, par Alain Josseau

Après avoir passé le monumental panneau « Fake News » à l’entrée de la Fondation (fait de LED par la studio Vincent Tordjman) et son sas de dessins de presse d’artistes internationaux, nous découvrons une vidéo projetée d’un paysage post-guerre, des immeubles ravagés encerclés par des décombres. En progressant, la « supercherie » se révèle avec un  mini-dispositif de mise en scène : une caméra, une maquette du décor et le fameux font vert (le nom « G255 » est tiré de la référence pantone de ce vert criar qui facilite l’incrustation d’image).

Nous passons ensuite les œuvres de Bill Posters et Daniel Howe, The Yes Men, Karl Haendel, Filipe Vilas-Boas, Agnès Geoffray, Cristina de Middel et les extraits de deux films : Le Mystificateur et Les protocoles de la rumeur.

Alain JOSSEAU, France, G255, 2020, maquette, informatique, moteur électronique de contrôle, écrans vidéo, 150 x 100 x 100 cm, © Creative Tech

Diffusion, avec weRfake, par Patrick Suchet 

Le parcours s’immisce entre les œuvres de Kevin Lau, Tsila Hassine et Carmel Barnea Brezner Jonas, Samuel Rousseau, Patrick Suchet, Marco Giordano, pour se pencher sur les phénomènes de diffusion, l’infodémie et les mécanismes humains (et chimiques!) qu’ils enclenchent. On conclut sur le dessin de Pierre Kroll : Coronavirus: Rumeurs, complots, FAKE NEWS (2020).

On s’attarde sur l’installation du français Patrick Suchet, mise en place pour l’exposition avec le réseau social baptisée « weRfake« , création de l’artiste et informaticien. Fictif et parodique, généré grâce à des algorithmes et l’utilisation d’intelligence artificielle, l’installation donne à voir en temps réel des profils d’utilisateurs, leurs publications et leurs réactions. Les interactions semblent si possibles, proches d’une prophétie auto-réalisatrice ou les IA copieraient nos pires inepties. Alors savons-nous réellement avec qui nous échangeons ?

Lors d’une visite à la Fondation Groupe EDF © Creative Tech

Risques et remèdes, avec #notiTweety 2.0 par Encoreunestp

Pour conclure le parcours, on redescend les marches pour se plonger dans un panel de solutions (se déconnecter, exercer son pouvoir critique, adopter des réflexes de vérification …) et de remèdes, plus ou moins controversés. Parmi les œuvres de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Chris Bolin, Joan Fontcuberta, Simon Weckert et le dessin de Ale + Ale, on discute de la censure des réseaux (ou auo-censure ?), avec #NotiTweety 2.0 par Encoreunestp. 

L’installation proposée par le plasticien / streetartist (voir les fameux Insta’ Mirrors à chercher dans Paris) détonne, avec des sculptures tout en lévitation. Des répliques de l’oiseau bleu de Twitter qui se retrouve enfermé dans une cage, tweet satirique suspendu au bec. L’idée de la censure, des limites du pouvoir d’expression et de partage des réseaux sociaux se fait grandissante et nourri nos questionnements.

La catalogue de l’exposition et le journal, réalisé aux côtés du CLEMI (Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information) © Creative Tech

La Fondation Groupe EDF a pour vocation de convoquer le monde de l’art sur les questions contemporaines. On salue l’initiative de prendre au corps un sujet comme les Fake News (ou avant les énergies vertes) pour secouer les esprits. Une thématique vaste, internationale, s’étendant dans l’histoire et déclinable à l’infini. Nous avons adoré collaboré sur ce sujet, et le résultat nous inspire pour la suite !

 

Les produits des ateliers menés durant près d’un an reflètent la richesse de cette collaboration : bien évidemment une exposition au succès éprouvé dès son ouverture, des dispositifs de médiation pour les scolaires, un catalogue d’exposition qui dispose d’une existence propre en dehors de l’exposition, des podcasts… Et on vous prépare peut-être une surprise supplémentaire !

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